Dossier : Les changements climatiques

1 / Le réchauffement climatique

Le réchauffement

A qui la faute ?

Qu'est-ce que l'effet de serre ?

Qu'est-ce que les gaz à effet de serre ?

Quels seront les effets du réchauffement climatique ?

Lutter contre les changements climatiques, La Haye et Kyoto

Que faut-il faire pour lutter contre le réchauffement climatique ?

2 / Autour du climat

Les acteurs du climat

Les puits de Carbone

Pathologies liées aux variations climatiques

Acidité des océans

D'ou viennent les pluies acides?



1 / Le réchauffement climatique

Le réchauffement.
Les scientifiques sont formels, la température moyenne globale a monté de 0,3°C à 0,6°C depuis 140 ans. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, qui réunit plusieurs milliers de chercheurs, estime que, d'ici à 2100, la température pourrait encore grimper de 1,5 à 6°C. Ces 140 dernières années (Depuis que l'on mesure précisément les températures de l'air et de l'eau), le rythme de croissance est resté modeste mais notable (entre 0,3°C et 0,8°C). A titre de comparaison, lors du mini âge glaciaire des 16e, 17e et 18e siècles, la température moyenne régnant en Europe était inférieure de 0,5°C à celle d'aujourd'hui.
Depuis les années 1940, cette tendance s'est accélérée. Les premiers scientifiques à avoir tiré la sonnette d'alarme l'ont fait au cours des années 1980. En 1990 un consensus scientifique a été trouvé et les politiques se sont emparés du dossier.

Le climat varie naturellement, que ce soit au niveau local (c'est le temps qu'il fait), au niveau régional (anticyclone des Açores, par exemple) ou au niveau global. Ces évolutions sont tributaires de très nombreux facteurs naturels et anthropiques. Les grandes éruptions de volcan émettent tellement de cendres et de poussières dans la haute atmosphère qu'elles perturbent momentanément le climat mondial. Les températures ont un peu baissé après l'explosion du Pinatubo, en juin 1991. Mais après de tels événements, le cycle naturel se rétablit. Or, depuis un siècle et demi que l'homme émet des quantités considérables de gaz renforçant l'effet de serre naturel, le climat ne fait globalement que se réchauffer. Ce réchauffement climatique est le plus rapide et le plus important que l'on ait connu depuis la fin de la dernière ère glaciaire. Pis, ses effets sont déjà visibles. Les vingt dernières années auront été les plus chaudes du XXe siècle. Par effet de dilatation à la chaleur la mer monte lentement (10 à 25 cm en un siècle). Les glaciers fondent et reculent. Des perturbations climatiques (comme El Nino ou La Nina) se font plus fréquentes. Les assureurs voient considérablement croître les notes de remboursement des catastrophes météorologiques. Bref, le climat change et cela se voit déjà.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

A qui la faute ?
Même si l'homme n'est pas intégralement responsable du réchauffement climatique (le soleil pourrait avoir sa part), il en reste le grand initiateur. Tout d'abord, parce que depuis que la révolution industrielle a démarré, les pays développés puis les pays en développement consomment énormément de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel, houille) pour produire de l'énergie, se chauffer, se transporter. Or, la combustion de ces combustibles non renouvelables envoie dans l'air des quantités incroyables de dioxyde de carbone (CO2). Naturel, inerte et présent dans l'air, le CO2 peut perturber les cycles climatiques s'il est présent en trop grande quantité dans l'atmosphère. Pour développer ses villes et ses activités, l'homme a, par ailleurs, considérablement réduit la surface des forêts du monde entier. Or, les arbres en croissance stockent le carbone présent dans l'atmosphère. Moins d'arbres, c'est plus de CO2 dans l'air. Mais le gaz carbonique n'est pas le seul gaz à effet de serre. Par certaines de ses activités agricoles (élevage, riziculture) et industrielles (gestion des déchets, fuites des réseaux de gaz, mines), l'homme envoie de grandes quantités de méthane dans l'atmosphère. Et le méthane, aussi, présent en trop grandes quantités perturbent le climat. Tout comme l'oxyde nitreux (NO2), l'ozone troposphérique (O3), les très synthétiques chlorofluorocarbones (CFC) et leurs substituts (HFC, PFC et SF6). Au total, grâce à l'homme, on estime que depuis 1750, le taux de CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 30 %. Les effets combinés de tous les autres gaz à effet de serre équivalent à une augmentation totale de 50 % du taux de CO2.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

Qu'est ce que l'effet de serre ?


L'effet de serre est un phénomène naturel qui permet à la terre de conserver une partie de l'énergie qu'elle reçoit du soleil. Sans effet de serre, la température moyenne de la terre serait de - 18°C, contre + 15 °C aujourd'hui.
Le schéma est celui-ci : le soleil nous envoie de l'énergie, essentiellement lumineuse. Cette lumière traverse les hautes couches de l'atmosphère et réchauffe la surface du globe. Une fois chauffée, la terre renvoie une partie de sa chaleur vers l'espace, sous forme de rayons infrarouges. Les gaz à effet de serre naturels que sont le dioxyde de carbone, le méthane, l'oxyde nitreux, l'ozone, la vapeur d'eau sont présents dans l'atmosphère. Ils représentent moins de 1 % de l'atmosphère. Ces gaz empêchent les rayons infrarouges de repartir directement dans l'espace. Cet effet de serre permet de maintenir une température moyenne global de 15°C. Tant qu'il n'y a pas trop de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, la terre renvoie suffisamment de chaleur dans l'espace pour maintenir un climat constant. Mais si la teneur moyenne de ces gaz vient à augmenter, la terre renvoie moins de chaleur dans l'espace. Son climat se réchauffe donc.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

Qu'est-ce que les gaz à effet de serre ?
Les gaz à effet de serre naturels sont la vapeur d'eau, le dioxyde de carbone, le méthane, l'oxyde nitreux, l'ozone. Ils sont " complétés " depuis plusieurs décennies par les chlorofluorocarbones (CFC - gaz de synthèse) et leurs substituts (HFC, PFC et SF6). La vapeur d'eau a un rôle complexe, notamment à cause de l'action jouée par les nuages dans le réchauffement climatique. Globalement, plus le climat se réchauffera, plus il y aura d'eau condensée dans l'atmosphère et plus nombreux seront les nuages qui empêcheraient, eux aussi, la chaleur émise par la terre de gagner l'espace.

Le dioxyde de carbone est émis par la combustion des combustibles fossiles. A lui tout seul, il est responsable de 60 % de l'accroissement de l'effet de serre. Chaque année, 7 milliards de tonnes de CO2 sont émises, ce qui représentent 1 % de la masse totale de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Même si la moitié de ces émissions sont captées par les arbres et les océans, le taux de CO2 dans l'atmosphère s'accroît de 0,5 % par an.

Le méthane a un important pouvoir d'effet de serre. Depuis qu'il est mesuré, sa concentration a doublé. Les émetteurs sont principalement l'agriculture (la riziculture, l'élevage) et les industries extractives (le grisou des mines, les fuites dans la production et la distribution du gaz de ville). Les décharges d'ordures ménagères sont également de grandes productrices de méthane. Il représenterait entre 15 et 20 % du renforcement de l'effet de serre.

Les oxydes nitreux sont principalement émis par l'agriculture (les engrais azotés) et l'automobile. Leur concentration a augmenté de 15 % depuis qu'il est mesuré. L'ozone est un gaz paradoxal. Si sa concentration diminue en haute altitude au dessus des pôles, ce qui permet aux rayons U.V. du soleil de frapper plus durement l'antarctique et l'arctique, ainsi que la peau et les yeux des habitants de l'hémisphère sud, il est l'un des pire polluants des zones urbaines. Sous-produits de la pollution d'origine automobile, l'ozone a un moindre potentiel effet de serre que le CO2 ou le CH4.

Créés avant guerre, les chlorofluorocarbones sont en diminution depuis leur interdiction par le Protocole de Montréal. Ces trois dernières familles de gaz à effet de serre sont à l'origine de 20 % du renforcement de l'effet de serre.

Au total, les émissions de gaz à effet de serre dues à l'homme contribuent déjà à retenir 1 % en plus de la chaleur terrestre qui devrait normalement être évacuées vers l'espace. 1 %, c'est peu, mais cela représente l'équivalent de l'énergie produite par la combustion de un million de millions de tonnes de pétrole par an.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

Quels seront les effets du réchauffement climatique ?
Les effets du réchauffement climatique sont nombreux et sans doute pas tous identifiés. Le plus évident est une augmentation de la température. Une modification qui devrait bouleverser certains écosystèmes. Ainsi, les glaciers vont continuer de fondre et de reculer. Les zones tempérées vont s'étendre vers le nord de plusieurs centaines de kilomètres. De même certains déserts vont s'étendre car ils réflechissent plus la lumière que la fôret. Sous l'effet de la dilatation à la chaleur, le niveau des mers va monter. Ce qui devrait noyer certains deltas de fleuves (Rhône, Nil, Gange) et réduire à néant les infrastructures et l'agriculture qui y ont été développés. 80% de la population mondiale habite à proximité des côtes marines ou des cours d'eau. Beaucoup de petites îles basses (les Maldives, les Seychelles, les Marshall) seront submergées. L'existence de certains pays ou régions, comme les Pays-Bas, venise, la camargue serait menacée. Dans le même temps, le réchauffement accentue la sécheresse et la désertification. Certaines mers (mer d'Aral, mer Morte) s'évaporent presque entièrement. Le sud de l'Espagne pourrait devenir une zone semi-désertique d'ici à 2050. Le régime des précipitations devrait être modifié. Il pleuvra d'avantage dans certaines régions et la sécheresse s'abattra ailleurs. Les cyclones seront sans doute plus nombreux et plus dévastateurs. Sous l'effet de pluies plus abondantes et d'une augmentation de la concentration en CO2, la productivité de certaines plantes (blé, riz, orge, manioc, pomme de terre) devrait sensiblement s'accroître. Des écosystèmes entiers et très productifs (les mangroves ou les lagons, par exemple) pourraient disparaître.
Le renforcement de l'effet de serre aura des conséquences directes pour l'homme. Météorologiques, tout d'abord. Les tempêtes et les ouragans devraient se multiplier et se renforcer. Des événements exceptionnels comme les tempêtes de décembre 1999 pourraient se généraliser. Les inondations des zones côtières pourraient toucher deux fois plus de monde qu'aujourd'hui si la mer montait de 50 cm. Certaines régions connaîtront d'importantes pénuries d'eau. Ces mêmes régions devront faire face à d'importants problèmes de sécurité alimentaire. Tous ces changements auront d'inévitables conséquences sanitaires. Ainsi, le réchauffement climatique augmentera la morbidité (maladies respiratoires et cardio-vasculaires surtout) et la mortalité dans les populations urbaines. La raréfaction de l'eau dans certaines zones fragilisera les populations touchées.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

Autres effets mesurés ou prévus
Depuis 1960, le manteau neigeux a déjà diminué de 10% dans les massifs alpins français.
La disparition des espèces animales et de la végétation : 15 à 30% des espèces végétales et animales vont disparaître d'ici à 2050 sous l'effet du réchauffement d'après une étude publiée dans la revue scientifique " Nature ". Il s'agit donc d'une extinction massive comparable à celle qui a provoqué la disparition des dinosaures.
Les poissons d'eau froide, comme le cabillaud ou le merlu seront les premiers à disparaître. Par contre, les algues risquent d'envahir les cours d'eau et de pomper toute leur oxygène, en asphyxiant les poissons qui restent.
Le bâtiment : Au niveau mondial, le nombre de sinistres de grande ampleur déclarés aux assurances est passé de 60 en 1970 à 90 en 1980, et à 210 en 2000. Les assurances vont augmenter leurs tarifs pour compenser leurs frais. Les constructions vont aussi devoir être plus résistantes et mieux isolées, donc plus chères.
Les maladies tropicales, en particulier celles transmises par les moustiques (dengue, fièvre jaune) et les tiques (maladie de Lyme, infection pulmonaire, encéphalite) vont s'étendre à des régions jusque là épargnées, y compris en Europe.
Source "L'internaute 2004"

Lutter contre les changements climatiques, La Haye et Kyoto
Les systèmes climatiques sont lents, complexes et intègrent de nombreux " acteurs ", tels que l'atmosphère, les océans, les forêts, etc. Autant dire qu'ils réagissent lentement. Or, même si les Nations du monde se mettaient d'accord pour réduire considérablement (et tenaient leurs engagements) leurs émissions de gaz à effet de serre, il est peu probable qu'un retour à un climat normal prenne moins d'un siècle. Or, aujourd'hui, nous sommes loin de ce scénario imaginaire. La plupart des pays industrialisés augmentent leurs émissions de CO2 ou tentent de les stabiliser. Or, pour revenir, à " moyen terme ", à un climat normal, il faudrait sans doute réduire de 70 % les émissions de gaz à effet de serre. Nous en sommes très loin.

La Haye : Chaque année, les pays parties de la convention cadre sur les changements climatiques se réunissent en une sorte de grand parlement international, appelé la conférence des parties (C.P.). En 1998, la quatrième C.P. a adopté le plan d'action de Buenos Aires. Destiné à renforcer la mise en application de la convention et du protocole de Kyoto, adopté en 1997. La sixième conférence des parties (c'est-à-dire le sommet de La Haye) est la date butoir pour l'adoption de mesures importantes, comme les règles du jeu des mécanismes de développement propre, les échanges de droits d'émission, la prise en compte des puits de carbone. Un échec de ce sommet pourrait compromettre l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto et de la convention.
Kyoto : Le protocole adopté en décembre 1997 à Kyoto impose aux pays industrialisés de réduire d'au moins 5 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, au cours de la période 2008-2012. Cet engagement juridiquement contraignant devrait permettre d'inverser la tendance que connaissent ces pays depuis un siècle et demi. Pour entrer en vigueur, le protocole doit être ratifié par au mois 55 pays représentant au moins 55 % des émissions de dioxyde de carbone de ces pays. Problème, le sénat américain se refuse toujours à ratifier le texte. Or, responsables de l'émission de 36 % du monde industrialisé, les États-Unis disposent d'un véritable droit de veto à l'entrée en application du protocole de Kyoto.

Qu'est-ce que la convention cadre sur les changements climatiques ?
Adoptée le 9 mai 1992, la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (C.C.N.U.C.C. ou U.N.F.C.C. en anglais) a pour objectif d'empêcher toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Elle a été complétée, en décembre 1997, par le protocole de Kyoto qui fixe des objectifs juridiquement contraignants aux pays industrialisés, regroupés au sein des pays de l'annexe I.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

Que faut-il faire pour lutter contre le réchauffement climatique ?
Simple à énoncer mais difficile à mettre en œuvre : il suffit de réduire de façon considérables les émissions de gaz à effet de serre. Et notamment dans les pays industrialisés qui émettent actuellement 75 % de ces gaz. Cela signifie concrètement qu'il faudra concevoir des moyens de production d'énergies, des modes de transport, des systèmes de chauffages émettant considérablement moins de carbone. Certaines pratiques agricoles (élevage intensif, riziculture) devront être repensées pour diminuer les rejets de méthane. Les scientifiques et les économistes pensent qu'avec les techniques actuelles, il est d'ores et déjà possible d'obtenir des gains énergétiques de 10 à 30 %. D'autres, comme le chercheur allemand Ernst von Weiszacker, estiment qu'il est possible de vivre et de produire autant qu'aujourd'hui en consommant quatre fois moins de matières premières et d'énergies. C'est ce que l'on appelle le Facteur 4. Quoi qu'il en soit, investir dans une société moins polluante ne pourra qu'être rentable. Pour stabiliser les émissions de carbone, les économistes estiment que cela coûtera entre - 0,5 % (soit une économie nette) et 2 % du P.I.B. des pays développés. C'est cher (2 % du P.I.B. représentent environ 2 000 milliards de francs), mais beaucoup moins que le coût annuel des catastrophes générés par un doublement du taux de carbone dans l'atmosphère. Selon le G.I.E.C., les pays industrialisés pourraient consacrer entre 1 à 3 % de leur P.I.B. contre 2 à 9 % pour les pays en développement.
Sources : AED - Agence Environnement Développement - www.aed-dmf.com

2 / Autour du climat

Les acteurs du climat
Alliance des petits états insulaires (AOSIS) : Coalition de 43 petites îles et pays aux zones côtières basses qui sont particulièrement vulnérables à l'élévation du niveau de la mer. Cette association a été la première à proposer un texte demandant une réduction importante des émissions de dioxyde de carbone. Menacés directement par les conséquences du réchauffement climatique, les pays de l'AOSIS sont, en général, très actifs dans les négociations internationales liées au climat.


G 77 : Fondé en 1964, dans le contexte de la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, le Groupe des 77 comprend les pays en développement et la Chine. Ils sont actuellement 134 pays ainsi réunis. Du fait de sa diversité, le groupe des 77 parvient rarement à parler d'une seule voix..

Groupe Ombrelle : Le groupe Ombrelle (ou Umbrella en anglais) est une coalition d'états dont les positions sont proches de celles des États-Unis. Il est composé de la Russie, de l'Ukraine, du Japon, des États-Unis, du Canada, de l'Australie, de la Norvège et de la Nouvelle-Zélande. Le groupe Ombrelle travaille particulièrement sur les mécanismes du futur marché des permis d'émission. Il est, en général, plus favorables aux solutions économiques et comptables (puits de carbone) qu'aux réelles réductions d'émission.

JUSSCANNZ : Variante du groupe Ombrelle. Il est généralement composé du Japon, des États-Unis, de la Suisse, du Canada, de l'Australie, de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande, de l'Islande, du Mexique et de la République de Corée. Comme le groupe Ombrelle, il est, en général, plus favorables aux solutions économiques et comptables (puits de carbone) qu'aux réelles réductions d'émission. [haut]

L'Union européenne : En tant qu'organisation d'intégration économique régionale, l'Union européenne est une partie à la convention. Cependant, elle ne dispose pas d'un droit de vote particulier. Elle parle par la voix du pays qui assure sa présidence (la France jusqu'en janvier 2001). Favorable à l'application du protocole de Kyoto, l'Union européenne est néanmoins tiraillée par les positions diverses des 15 pays-membres.

L'Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole (OPEP) : Hostiles au processus lié au protocole de Kyoto, les membres de l'OPEP exigent un dédommagement financier si les pays industrialisés réduisent leurs émissions de carbone. Une réduction qui équivaudrait aussi à une diminution sensible de la consommation de pétrole et de gaz.
Sources EAD

Les puits de carbone
Les océans, les sols et les végétaux en croissance absorbent naturellement le carbone présent dans l'atmosphère. Au fond des mers, le carbone est transformé en carbonates. Pour les mers, on ne peut pas faire grand chose (du moins à grande échelle) pour augmenter ses capacités de stockage du carbone. En revanche, on plantant d'avantage d'arbres et en révisant nos méthodes agricoles, on peut contribuer à faire des forêts et des champs des " puits de carbone ". Tout le problème est de savoir quel est le carbone effectivement stocké dans ces puits. Car plus on a de grands puits, moins on aura d'efforts à produire pour diminuer ses émissions réelles. Les États-Unis estiment, par exemple, que ses puits de carbone stockent la moitié de ses émissions. C'est peu dire que le pays de l'Oncle Sam est très attaché à développer ce genre de solutions plutôt que de réduire réellement ses émissions. Pour y voir plus clair, des règles du jeu doivent être définies, en principe lors du sommet de La Haye.
Sources EAD

Opération Carbone en Amazonie : Le climat se dérègle. Le réchauffement climatique a déjà commencé et risque de s’amplifier. Que faut-il faire pour le limiter ? Réduire les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines, dont le principal est le gaz carbonique ? Bien sûr. Mais pourquoi pas, aussi, réabsorber une partie des gaz déjà émis ? Le débat est ouvert. Au fin fond de l’Amazonie, une expérience forestière est actuellement menée à l’initiative de Peugeot et conduite par l’Office national des Forêts (Fazenda São Nicolau). Elle a pour but de mieux apprécier la pertinence de l’utilisation des forêts comme puits de carbone – un système qui absorbe plus de carbone qu’il n’en émet. Voici, pour bien cerner les enjeux de cette aventure écologique et humaine, un rappel du contexte : qu'est-ce que l'effet de serre et en quoi nos activités augmentent les risques de changement climatique; quel rôle les forêts peuvent jouer contre le réchauffement ?
Sources : Cité des sciences (exposition opération Carbone 2004)

Pathologies liées aux variations climatiques
À supposer que la Terre se réchauffe, les modifications de l'écosystème retentiront sur les vecteurs des maladies transmissibles.
Dans moins d'un demi-siècle, les vagues de chaleur semblables à celle de 1976, espacées jusqu'alors de trois cent dix ans, pourraient se répéter tous les cinq ans, ce qui permettrait au moins une acclimatation physiologique et comportementale.

D'autres phénomènes climatiques retentissent sur la santé : on recense
Des traumatismes et des troubles psychiatriques (dépression, suicide)
Des diarrhées, des infections respiratoires, ainsi que des épidémies de leptospirose (Nicaragua, 1995), liées aux inondations.
L'émergence du Hantavirus Sin Nombre, responsable d'une pathologie respiratoire mortelle aux États-Unis en 1993, pourrait être liée à la pullulation des rongeurs, elle-même provoquée par d'intenses pluies torrentielles dues à El Niño (et à l'abondance de nourriture).
El Niño serait aussi responsable d'épidémies de choléra au Bangladesh (1980-2001).
Des épidémies de cryptosporidiose ont été contemporaines de pluies torrentielles aux États-Unis, tandis que la malnutrition est une compagne de la sécheresse.
Une augmentation de la mortalité respiratoire a été attribuée à la pollution atmosphérique par l'ozone lors de pics de température
L'asthme, les bronchites ont été corrélés aux feux de forêt en Malaisie et au Brésil.

Si le réchauffement climatique annoncé (entre 1 °C et 5 °C) survenait comme prévu, on prévoit pour 2100 une augmentation de la prévalence du paludisme dans les pays d'Afrique, où il sévit déjà, et sa réapparition en Asie centrale. Et les difficultés d'accès à l'eau potable seraient exacerbées, ce qui va de pair avec les maladies diarrhéiques.

Les moustiques
Peut-il y avoir un déplacement des maladies infectieuses tropicales vers nos contrées ? Y a-t-il déjà des prémices d'un tel phénomène ?
Les isothermes se déplaçant, on risque d'avoir un déplacement des vecteurs comme certains moustiques, qui pourraient venir s'abriter dans nos contrées. Les prémices d'un tel phénomène ne sont pas encore perceptibles par rapport à la latitude, mais ont déjà été constatés en altitude. Dans les années quatre-vingt-dix, il y a eu une importante épidémie de dengue à Mexico, où le moustique s'était installé en raison d'un réchauffement inhabituel de la température dans cette ville, d'ordinaire plutôt fraîche, car située à 2 000 mètres. Des moustiques vecteurs pourraient remonter vers le pourtour méditerranéen, d'où ils sont en principe absents. Certains ont été retrouvés en Iltalie
Autres effets indirects : Le réchauffement de la Terre pourrait allonger la période de migration des oiseaux dans nos contrées et de circulation des moustiques vecteurs du virus West Nile, et donc augmenter les chances de contact avec la population.

La veille des maladies.
Ce n'est pas tant la surveillance des maladies que la veille qui importe, et cette veille doit concerner aussi bien les virus animaux que les virus humains. Les études écologiques sont indispensables pour mieux connaître les réservoirs animaux et les vecteurs afin de pouvoir intervenir sur leur cycle et ainsi interrompre la transmission. Il faut aussi mieux connaître les virus existants (on n'en connaît pas 10 %), pour être prêt à les diagnostiquer lorsqu'ils émergent chez l'homme.
par Christine Maillard (Le Concours Médical du 30 juin 2004 n°24)
Un entretien avec Vincent DEUBEL - Directeur de l'unité de biologie des infections virales émergentes, institut Pasteur, Lyon

Acidité des océans

Un rapport publié à la suite d'un colloque scientifique ( mai 2004 à l'Unesco à Paris) donne une image contrastée des liens
entre les émissions humaines de gaz à effet de serre et les océans.
1/ les océans capturent près de la moitié des émissions humaines de gaz carbonique (CO2).
2/ ce CO2 augmente l'acidité de l'eau de mer, ce qui menace probablement la survie à long terme de nombreuses espèces marines.
Depuis le début de l'ère industrielle au XIXe siècle, les eaux marines de la planète ont accumulé environ 118 milliard de tonnes
de carbone, produit de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel
D'après Christopher Sabine, premier auteur de la publication et chercheur de la NOAA (administration américaine chargée
de l'étude de l'océan et de l'atmosphère) à Seattle, l'océan serait capable d'absorber chaque année environ un tiers de toutes
les émissions humaines de CO2
Au cours des cent prochaines années, le changement de l'acidité devrait être d'une ampleur trois fois plus importante et cent fois plus rapide que ceux subis entre les périodes glaciaires.
Ces eaux plus acides s'accompagneraient d'une baisse de la concentration d'oxygène et de nutriments près de la surface.
"Ces changements affecteraient beaucoup d'espèces et changeraient la composition des communautés biologiques dans une proportion et d'une façon qui ne sont pas encore prévisibles et compréhensibles à ce jour"
Autre conséquence, l'absorption du CO2 par l'eau de mer diminue fortement les quantités de carbonates dont de très nombreux organismes comme les mollusques, les coraux et certaines espèces de plancton, ont absolument besoin pour construire leurs squelettes ou leurs coquilles. La situation est particulièrement préoccupante pour les coraux, dont on sait déjà qu'ils sont par ailleurs très sensibles à des augmentations de température même faibles.
Extrait d'un article de cyrille Vanlerberghe - Le figaro - 21/07/04

D'ou viennent les pluies acides?

New York a déclaré dernièrement qu'il adopterait des mesures d’urgence afin de diminuer le smog et les pluies acides induits par les émissions polluantes.
Ces mesures sont nécessaires afin de protéger la population. Des mesures temporaires permettront déjà de diminuer l'équivalente à retirer 300.000 voitures des rues de New York d'ici 2007.

A l'état naturel, la pluie est légèrement acide dans l'atmosphère. Les acides se forment lorsque les gaz de dioxyde de carbone et de chlore réagissent à l'humidité.
Les pluies acides sont causées principalement par deux polluants atmosphériques communs produits par les combustibles fossiles brûlés : le dioxyde de soufre (fonderies et centrales électriques) et les oxydes d'azote (automobiles.)
Ces polluants peuvent se déplacer sur des milliers de kilomètres dans l'atmosphère, où ils se mélangent à la vapeur d'eau pour former une solution légère d'acide sulfurique et nitrique. En Europe, où prédomine le vent d'ouest, la Grande-Bretagne cause ainsi de graves torts à la Norvège, la France et à l'Allemagne. La pluie, la neige, la grêle, le brouillard et les autres précipitations amènent cette solution sur la terre sous forme de pluies acides.
Ces dernières nuisent également à la faune marine sur la côte atlantique. Elles sont l'une des causes du dépérissement des lacs et des forêts en raison des dépôts acides, secs et humides (France : Vosges). Elles peuvent aussi provoquer des troubles respiratoires et circulatoires chez l'homme (à New York entre autre).
Le terme smog fait référence à un mélange toxique de polluants atmosphériques que l'on peut souvent observer sous forme de brume diffuse dans l'air.

Sources : Divers dont Actu-environnement 10/09/2004

 

 
 
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